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"La Dague" c'était notre plage.... |
et,
dès le retour des beaux jours, nous y allions à bicyclette. J'adorais
l'été avec ses torpeurs, ses lenteurs, ses ennuis délicieux. Il me
plaisait ainsi de respirer par ces après-midi plombés de soleil l'odeur
de vase qui se dégageait le long des bras de Loire quand celle-ci s'est
retirée après les crues de l'hiver. Nous cheminions par les sentiers
longeant les berges des "boires" peuplées de hérons cendrés qui
s'envolaient, dès notre approche, d'un léger frémissement d'ailes. Il
nous arrivait de traverser dangereusement la Loire pour nous réfugier
dans les îles quand le niveau d'eau le permettait en narguant les bancs
de sable mouvants. Mais c'était le bonheur d'avoir une plage à nous et
le bonheur est fait de petits riens.
Et pourtant la Loire avait
déjà fait des victimes et il nous était recommandé de ne pas nous y
baigner mais certains bravaient l'interdit. Aujourd'hui le
retour de la baignade en Loire n'est plus à l'ordre du jour compte-tenu
des nombreux risques que présente le dernier fleuve sauvage d'Europe et
si les baignades d'antan ne sont plus, la nostalgie demeure...
Il
nous est arrivé quelquefois depuis les années 2000 avec Gérard, mon
mari qui partage avec moi cet amour pour le fleuve sauvage, d'aller
pique-niquer le long de la Loire notamment dans le département voisin à
St-Michel sur Loire en face de Bréhémont ou en Anjou, à Bouchemaine
près d'Angers ou encore à St-Jean-de-la Croix, berceau de sa famille de mariniers de Loire.
Que c'est bon de profiter des belles journées d'été en
écoutant le murmure des feuilles des peupliers sous la brise. Ce n'est
pas grand chose mais ces heures passées dans la fraîcheur de l'ombre à
savourer, enfin, quelques instants de calme et de repos sont les
meilleurs souvenirs de ma vie. Quand je rentre à la maison, le soir,
éblouie de toute cette lumière du ciel et de l'eau, je garde longtemps
précieusement en moi le souvenir de ces journées peut-être parce
qu'elles réveillent en moi certains souvenirs d'enfance.
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Ballade en vélo sur la Levée de "Belle Poule" | | | | |
La "Loire à vélo" propose des circuits venant de la Daguenière en direction des Ponts-de-Cé en passant par la Levée de Belle-Poule puis continuer le bras de Saint-Aubin vers Ste-Gemme-sur-Loire dans la banlieue d'Angers. Sinon on arrive directement à Angers via Trélazé ou les Ponts-de-Cé.
Les carrières d'ardoises de Trélazé ont été submergées également par les crues conjuguées de l'Authion et de la Loire en 1856. Une brèche de 200 mètres où l'eau s'était engouffrée et avait noyé toute la levée de la Loire ; Trélazé fut encerclé. Une cascade de 80 mètres de haut formait un spectacle "grandiose mais terrible" Napoléon III venu constater l'ampleur de la catastrophe promit de construire une digue supplémentaire et dix ans plus tard elle fut baptisée "Levée de Napoléon". (Sources Archives départementales Maine-et-Loire).
Pour endiguer les crues fougueuses de la Loire, des levées ont été aménagées le long du fleuve, notamment, le long de la rive droite entre Saumur et Angers, les Levées de Belle Poule, de Napoléon, de "Jeanne de Laval".
La Loire est en effet, un des derniers fleuves européens où les travaux engagés pour endiguer les crues sont conservés et toujours visibles dans le paysage. Le voyageur qui circule encore aujourd'hui dans la vallée de la Loire dispose d'un point de vue exceptionnel sur le fleuve depuis la route car celle-ci est encadrée par de longs rubans sur des centaines de kilomètres ; ces rubans ce sont les levées sur lesquelles sont aménagées les routes qui permettent d'embrasser du regard le paysage ligérien.
Du côté de la Levée de Belle Poule, la digue a accentué le caractère marécageux de la basse vallée de l'Authion.