LA LOIRE A VELO ou UNE INSTITUTION DOMINICALE AU RETOUR DES BEAUX JOURS, LE PIC-NIQUE.
A
bicyclette, le long de la Loire, par un journée plombée d'un grand
soleil d'été, nous pédalons, le nez au vent, le long du fleuve qui
s'effiloche en boucles paresseuses autour de ses bancs de sable, traversant les villages alanguis sur la Levée .
Devant
nous s'étalent de vastes prairies bordées de rangées de saules, de
peupliers et frênes têtards. Pas un souffle de vent en ce début
d'après-midi lorsque, en vue du charmant village du Thoureil, il nous
prend une furieuse envie de nous arrêter et de nous désaltérer à la
terrasse du petit café du port . Mais, nos estomacs crient la faim et
nous ramènent à la réalité : il faut d'abord chercher un coin pour le
pic-nique.
Loin
de nous décourager, nous accélérons l'allure en direction de l'Abbaye
de Saint-Maur quand, miracle, brusquement, à la sortie du village, un
chemin de halage caillouteux apparaît sur notre droite, un mince chemin
qui vagabonde à travers les saules, longé par une "boire" (prononcé
bouère) d'où s'envolent deux hérons cendrés.
Nous
calons les vélos le long d'un arbre et, d'un geste machinal, essuyons
la sueur qui perle à nos fronts brûlants tout en étalant les agapes sur
une nappe à carreaux. Mais, rapidement, une guêpe descend en piqué sur
un melon coupé en tranches tandis qu'une mouche dessine des arabesques
au-dessus du pot de rillettes du Mans dont la bonne odeur nous
chatouille les narines.
Une gabarre passe devant la Mairie de Saumur....
Peinture à l'huile de Christiane Choisnet.
Il
y a comme un goût de bonheur subit et sublime dans cette pause
pic-nique au bord de la Loire qui, elle, tranquille, scintille de mille
feux à travers un trou de verdure. On entend que le clapotis de l'eau
caresser une barque accostée près du bord, je vous dis : le bonheur à
l'état pur. Pour calmer la faim et, avant d'avaler les kilomètres, nous
avalons les tartines de pain de campagne qui craquent un peu sous la
dent. Il ne manque à ce "déjeuner sur l'herbe" que la bouteille de
derrière les fagots.
Mais
soudain, cette sérénité est troublée par l'arrivée de voisins qui s'
installent aussitôt sous des parasols. Bien qu'ils soient un peu
éloignés de nous, ils doivent sûrement être entrain de s'éclater à leur
manière car ils font même un "petit peu" de bruit et nous entendons déjà
les bouchons sauter. Avant leur arrivée fracassante, nous, nous
n'entendions que les poissons sauter mais qu'importe, moi, je suis un
peu somnolente et il en faudrait peu pour que je me laisse aller car
j'ai les paupières lourdes. J'adore ces après-midi d'été avec ses
lenteurs, ses torpeurs, ses ennuis délicieux....
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Vue sur l'église et la Loire
En
pénétrant en Anjou venant de Touraine, nous pénétrons dans le Saumurois
où le tuffeau si blanc et si lumineux contraste avec la sombre ardoise.
Des merveilles architecturales surgissent çà et là : le château de
Saumur, le château où plane l'ombre de Madame de Montsoreau, l'abbaye de
Saint-Maur près du Thoureil, la tour de Trêves...
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Joli point de vue du pont César.
Saumur fut l'étape privilégiée des ducs d'Anjou puis capitale européenne du protestantisme au XVII° siècle pour devenir un point d'appui majeur de la réforme catholique en Anjou. Aujourd'hui, c'est la capitale française de l'équitation militaire et un centre très créatif de production viticole.
L'atmosphère ligérienne de Saumur séduit le visiteur avec ses édifices prestigieux : un château forteresse, trésor des ducs d'Anjou, une caserne de prestige et de nombreux hôtels particuliers en font un séjour de charme.
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Saumur, son château et la Loire
Le château de Saumur était une forteresse sous le règne de Saint-Louis et il a été aménagé ensuite en résidence de plaisance par Louis 1er, duc d'Anjou, frère de Charles V .
En 1480, après la mort du roi René, dernier duc d'Anjou, Saumur revient au roi de France Louis XI qui en fait un palais luxueux Le monument devient successivement résidence des gouverneurs de la ville, prison puis dépôt d'armes et de munitions pour être finalement acheté par la ville en 1906 pour abriter le musée municipal.
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Les bords de la Loire à Saumur. |
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Les lavandières de Saumur : le charme du temps ancien, ce ne sont pas les "lavandières du Portugal" mais celles de Saumur ont l'air toutes aussi charmantes. |
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Saumur mérite le détour et le qualificatif de "Perle de l'Anjou". |
La couleur de la pierre blanche du tuffeau qui habille le château et les maisons de Saumur rappelle celle des champignons de Paris qui poussent dans l'obscurité des caves troglodytiques ainsi que la couleur éclatante des vins blancs mousseux de la région.
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Vue du ciel, l'école de cavalerie de Saumur.
Créée sous Louis XV, en 1763, son savoir-faire et son l'excellence de son art sont reconnus dans le monde entier.
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SOUZAY-CHAMPIGNY : Vers la rue du commerce... |
Près de Saumur, en se dirigeant vers Montsoreau, on traverse Souzay-Champigny, (les deux villages ont fusionné en 1930) et le circuit de la "Loire à vélo" nous emmène dans des rues souterraines reliant des gouffres d'effondrement à de jolies maisons d'anciens mariniers de Loire et de viticulteurs.
La rue principale est la rue du commerce parallèle à la Loire qui, au XI° siècle était bordée de troglodytes abritant des échoppes (d'où son nom). A Souzay se trouve le château de Marguerite d'Anjou, sorte de joli manoir datant du XV° siècle. Marguerite d'Anjou était la fille du Roi René et l'épouse du Roi d'Angleterre, Henry VI.
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